dimanche 18 novembre 2018

Le whisky japonais par Mathilde Haslund


Photo Pixbay
Si le Japon fait partie aujourd'hui du groupe prestigieux et fermé des quatre "pays du whisky", c'est majoritairement grâce à deux hommes:
  • Shijiro Torii, le fondateur de Suntory,
  • Masataka Taketsuru, le fondateur de Nikka.
Et sans doute aussi grâce au film de Sofia Coppola, "Lost in Translation, qui a permis au monde occidentale de découvrir que le Japon ne produisait pas que du Saké!


Revenons à nos deux hommes, dont les groupes se partagent la majorité du marché des whiskies japonais et dont les distilleries produisent des single malts à forte personnalité.


L'histoire de Shijiro Torii et de sa maison Suntory -propriétaire entre autre de la fameuse distillerie Yamazaki (dont la cuvée single malt Scherry Clask 2013 fut élue en 2005 meilleur whisky du monde par Jim Murray dans sa bible du whisky) et de la distillerie Hakushu- commence en 1899 lorsque Shijiro Torii ouvre un magasin de vin doux à Osaka. En 1918, il construit la distillerie Yamazaki et vend sa première cuvée cinq ans plus tard, en 1923. Par la suite, la réputation de Suntory ne cesse d'augmenter et elle investit dans la construction de nouvelles distilleries sur la péninsule de Chita et sur le Mont Kaikomagatake -la distillerie Hakushu en 1973- ce qui lui permet de diversifier son offre.
Malheureusement, suite au tsunami qui a ravagé le japon en 2011 et touché l'usine nucléaire de Fukushima, les cuvées Hibiki de 12 et 17 ans d'âge de Suntory arrêtent d'être produites. En effet, l'emplacement choisi pour "son air pure et la quantité abondante d'eau souterraine filtrée par la tourbe" ne sera plus exploitable car la mesure de la radioactivité ambiante est beaucoup trop élevée.

Notre second homme, Masataka Taketsuru, après être parti se former directement en Ecosse afin de découvrir  l'art de la fabrication du whisky entre 1919 et 1920, rejoint au Japon la firme du premier et contrat de dix an en mains, a la mission de superviser la construction de la distillerie Yamazaki. A la fin de son contrat, poussé par sa femme Rita, il réalise son rêve et fonde sa propre distillerie: la maison Nikka ( Dai Nippon Kaju) est créée en 1934 avec la construction de la distillerie Yoichi sur l'île d'Hokkaido. Elle regroupe aujourd'hui les distilleries Yoichi et Miyagikyo, d'où est né le fameux Blend Nikka Whisky Distillin Co., diminutif de NI-ppon et KA-ju- elle était initialement nommé "Dai Nippon Kaju", ce qui signifie "la grande fabrique du jus japonais".
En 1940 le premier "Nikka Whisky" est commercialisé. Suite à son succès croissant et afin de diversifier ses styles de whiskies de malt, Masataka construit en 1969 une seconde distillerie de malt -nommée Miyagikyo-   au nord de l'île japonaise de Honshu.

En 2001, pour la première fois dans le monde du whisky, un non écossais, la cuvée single Cask Yoichi 10 ans d'âge, reçoit le titre de "Best of the Best" lors du concours international organisé par Whisky Magazine.

Les distilleries japonaises n'étaient pas prêtes à un tel engouement, tant sur leur propre marché qu'à l'exportation. Elles sont aujourd'hui en pénurie de whisky et ne peuvent plus satisfaire l'ensemble de leur clients. Les investisseurs ont rapidement conclu que les prix ne pouvaient que grimper. La preuve en est, lors de la vente Finest & Rarest organisée par Sotheby's à Hong-Kong le 27 janvier 2018, une bouteille de single Malt de 50 ans d'âge, de la distillerie Yamazaki a pulvérisé le record du whisky japonais le plus cher au monde puisqu'elle a été vendu au prix de 257 881 euros, plus du double de son estimation!

L'avenir du whisky japonais s'annonce donc bien prometteur...  

Photo Pixbay

Article rédigé par Mathilde Haslund
Gérante du point de vente Nicolas
11, Boulevard des Batignolles, 75008 Paris
Tel: 01 42 93 81 50

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